Musicothérapie
En matière de bien-être et de conditions de séjour, la Fondation a permis d’initier dès 2014 l’un des tous premiers programmes d’art thérapie à dominante musique, la musicothérapie, particulièrement adapté aux patients ayant des douleurs chroniques.
Montant à financer : 60 000 EUR
Financé à :
Interview du Docteur Fabrice Lakdja
Fabrice Lakdja fût médecin anesthésiste, réanimateur. Chef du département du CARE (Coordination Accompagnement Réhabilitation Evaluation) à l’Institut Bergonié et chargé d’enseignement à l’Université de Bordeaux II.
Comment avez-vous sélectionné les patients qui participent au programme de musicothérapie ?
FL : Les patients en traitement pour un cancer n’ont pas été directement sélectionnés, pour ne pas interférer sur le traitement en cours. Les personnes sélectionnées souffrent de douleurs chroniques et viennent aux séances de musicothérapie pour un traitement dit de « complément », exactement comme ce que nous pratiquons avec l’hypno thérapie ou la stimulation
Le programme de musico-thérapie
Le programme d’art-thérapie à dominante musique a démarré en 2014 à l’Institut Bergonié a sous la direction du Dr Fabrice Lakdja, chef du département anesthésie-réanimation-algologie à l’Institut Bergonié. La Fondation Bergonié s’est alors investie dans ce projet en finançant les vacations de l’art-thérapeute à l’Institut et l’acquisition d’instruments de musique nécessaires à sa pratique.
La musico-thérapie, comment ça marche ?
Marine Cougoul, 29 ans, art-thérapeute :« Tout commence par un moment d’échange avec le patient, avant de lancer une petite musique d’ouverture pour le mettre en confiance. On enchaîne avec des exercices de détente corporelle, suivis d’exercices vocaux. Puis vient le temps de l’expression musicale : percussions, guitare, chant, c’est selon les envies. Chaque séance se clôt par un moment d’échange sur les sensations ressenties. Suivant l’état du patient, j’adapte ce déroulé. Les maîtres mots de l’art-thérapeute sont l’adaptabilité et la plasticité ! L’idée est d’arriver à donner les clés au patient pour le plonger dans un état de bien être qui le soulage voire lui fait oublier sa douleur, afin qu’il puisse le reproduire de manière autonome, chez lui à la maison, par exemple.»
J’utilise souvent cette image pour illustrer la douleur : imaginez une pièce noire, le malade se trouve à l’intérieur. Le thérapeute ouvre une porte, une deux fenêtres pièce et l’éclaire. Le patient choisit une ouverture, la musicothérapie en est une. L’objectif est de devenir autonome pour être soulagé pour participer à son soulagement. L’autohypnose fait appel au même processus de détente et de changement de perception de soi. Il faut à tout prix que le patient arrive à retrouver ce moment. La musique est utilisée comme un ancrage pour sortir de l’immobilisation que provoque la douleur, et permettre de voir les choses différemment. Le maître mot est « changement de vision ». Le corps doit redevenir un ami. Le pire pour un patient, c’est la dépendance. Ici, il s’éloigne de lui-même pour aller vers ce qui lui plaît.
6 séances par patient, cela paraît peu…
FL : Ça suffit ! L’objectif en 6 séances pour le thérapeute est d’initier une technique pour que le patient reprenne la main.
Quel est l’origine de ce programme ?
Des recherches et une expérimentation rigoureuse en milieu hospitalier ont permis depuis les années 1970 d’intégrer la musicothérapie dans plus de 400 centres de soins en France et de mettre en place de nombreux centres de formation à ces techniques. La méthode de pédagogie musicale appliquée à la musicothérapie, dite musicothérapie active, a surtout été développée depuis la seconde guerre mondiale, utilisée pour soulager les douleurs des soldats sévèrement blessés.
Découvrez le témoignage de Marine, musicothérapeuthe, en vidéo :
Cérémonie de remise de dotation annuelle de la Fondation Bergonié à l’Institut Bergonié. Juin 2023